LE MYSTERE DE BELPHEGOR

1867
Par une nuit brumeuse, une goélette accoste au port de Redon et débarque une caisse volumineuse que réceptionne le professeur Camille Chanderne, enseignant au lycée Saint-Sauveur et égyptologue amateur. Dans cette caisse passée en fraude se trouve un sarcophage… Après un an de fouilles dans la région de la Mer Morte, Chanderne a découvert la momie d'une prêtresse, censée incarner le dieu barbare Belphégor. Revenu à Redon, il se fait expédier secrètement le sarcophage afin d'étudier ce culte disparu. L'ancien souterrain situé sous le lycée lui sert à dissimuler sa découverte. Quelques semaines plus tard, Chanderne est retrouvé mort dans son lit : quelqu'un l'a étranglé dans son sommeil. Des papiers griffonnés incompréhensibles gisent sur son bureau. Dans la cheminée, on a brûlé des documents. L'affaire fait grand bruit à l'époque, sans pouvoir être résolue…
1887
Arthur Bernède, un jeune lycéen, tombe par hasard sur le sarcophage en fouinant dans le souterrain en partie comblé et s'intéresse à l'affaire. Ce qu'il découvre en relisant les papiers conservés par Chanderne le plonge dans une terreur sans nom : Belphégor est vivant. La momie a disparu ne laissant que quelques bandelettes moisies. Le dieu barbare erre dans les rues de la ville sous la forme d'un spectre habillé de noir et revêtu d'un masque funéraire. Epouvanté, traqué par l'apparition qu'il a débusquée, Arthur Bernède s'enfuit alors vers Paris, sans savoir que Belphégor est sur ses traces…
1890
La vie semble sourire au jeune Arthur qui apprend l'art lyrique. Hélas, un soir, après avoir chanté dans un cabaret, il est victime d'une agression dans une ruelle obscure : on tente à son tour de l'étrangler. Il parvient, de justesse, à se débarrasser de son adversaire, mais le mal est fait, ses cordes vocales sont fragilisées, il a perdu sa voix. Bernède comprend vite que Belphégor, ou celui qui se cache sous ce nom, est à l'origine de l'agression…
1927
Ayant vaincu sa peur et ses hésitations, il écrit un roman, message crypté à l'attention de celui ou celle qui l'a poursuivi, pour lui montrer qu'il a percé à jour sa machination.
1937
Le 20 mars, alors qu'il prononce un discours devant la Société des Gens de Lettres, il s'écroule, terrassé par une crise cardiaque. Dans la poche de sa veste, on retrouve une menace de mort signée de troublant : «Belphégor»!
Entre-temps, à la suite des rénovations au sein du lycée Saint-Sauveur, le sarcophage vide, accompagné des papiers du professeur Chanderne, est expédié à la section égyptologique du Louvre. Présenté dans le pavillon égyptien de l'Exposition Universelle de Paris en 1937, il est ensuite entreposé, sous une fausse étiquette, dans les réserves du musée…
DE NOS JOURS
Un conservateur curieux le redécouvre. Désireux d'épurer ses collections, le Louvre contacte alors la Mairie de Redon pour lui proposer de lui restituer ce pan du patrimoine local. Seulement, avec le retour de ce trésor, resurgit le spectre de Belphégor dans les rues de la cité…